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Un four au pays de la Clairette

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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par JJM »

Merci beaucoup Fran pour ta réponse, je l'ai évoqué dans mon message précédent, je soupçonnais bien qu'il s'agissait d'un malentendu. Tant mieux. et merde à cette foutue perspective qui nous a joué un sale tour.
A bientôt avec tous les amoureux des fours à pain.
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Fran
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par Fran »

mal vu plutôt :mrgreen:
dis moi ce dont tu as besoin et je te dirais comment t'en passer :wink:
le plus difficile n'est pas le savoir , c'est de l'apprendre et de le transmettre
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JJM
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par JJM »

Merci beaucoup Fran pour ta réponse, j'avais évoqué l'hypothèse d'un malentendu qui aurait provoqué ta réponse. Je suis très heureux que ce soit le cas et désolé que ma photo ambigüe en soit la cause. J'ai écris un message allant dans ce sens hier soir, j'ai dû faire une mauvaise manip, il n'est pas passé.
A bientôt avec toi vers de nouvelles coopérations.
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JJM
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par JJM »

Oups ! j'avais oublié de tourner la page, mon message d'hier était bien passé...
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lebearnais
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par lebearnais »

bonsoir JJM
Ce soir je viens de visionner sans soucis ton pdf
je lis que tu en fais l'éloge et la critique
j'avais repairé le niveau de la dalle un peu bas à mon gout et tu le confirmes
un beau four que tu as réalisé et qui te satisfait c'est l'essentiel
j'ai remarqué une chose mais peut être vois je mal
l'écart de feu dans le toit me parait léger
bonne boulange à toi
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JJM
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par JJM »

Bonsoir Alain,
Merci d'avoir pris le temps de me lire et de répondre.
Bien avant de publier ce descriptif je connaissais déjà le tien, les conseils d'Afonso, ton épouse qui n'a pas un emploi fictif dans la construction du four. Tu fais partie de ceux qui m'ont permis de m'intéresser à l'utilisation de la terre pour bâtir un four. Ta pige est comparable à mon gabarit.
Je crois que c'est en cherchant à ouvrir mon PDF que tu as vu surgir des seins nus, je n'y suis pour rien, j'espère que tu as fermé les yeux à temps ...
Tu avais bien vu pour la hauteur de la dalle. Je ne pense pas qu'il y ait un problème avec la hauteur du toit.

Encore merci
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lebearnais
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par lebearnais »

bonjour
pour la lecture de ton Pdf je l'avais faite avec le smartphone de mon épouse et j'ai du appuyé sur un mauvais bouton et je suis conscient que ce n'est pas de ton fait
pour l'écart de feu je parle de l'espace entre le tuyaux et le bois
merci pour tes commentaires sur la réalisation de notre four
bonne journée
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JJM
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par JJM »

Bonjour à tous,
Voute épaisse, voute fine,
Ce texte est la suite de la présentation de mon four dont voici l’accès :
https://docs.google.com/presentation/d/ ... sp=sharing
Je m’intéresse aujourd’hui au choix entre voute épaisse ou voute fine, lorsqu’on veut bâtir un four en briques.
Les membres du forum évoquent souvent une caractéristique importante d’un four à bois : l’épaisseur de sa voute. Les voutes à grande inertie, plus longues à chauffer (épaisses comme dans les vieux fours traditionnels) ou des voutes plus modernes, fines, plus vite chaudes.
L’expérience de Momo qui a une voute en briques de 8 cm d’épaisseur (faible épaisseur) et qui après une chauffe suffisante peut enchaîner 3 fournées de pain à la suite, sans nouvelle chauffe, nous apporte la preuve qu’une voute fine est suffisante, même pour un utilisateur intensif comme lui. Donc une voute fine convient parfaitement à un particulier (ce qui ne veut pas dire qu’une voute épaisse ne convient pas). Seule précaution à prendre pour que ça fonctionne : une isolation efficace au-dessus de cette voute, qu’elle soit fine ou épaisse.
En ce qui concerne le four de Momo , il le décrit ainsi : « Mon four actuel est un four préfabriqué, ( grand mère) la voûte est composée de 4 cm de brique, et 4 cm de béton réfractaire armé de fibres métalliques.
Pas de problème de tenue de voûte à ce jour, et je ne suis pas loin des 750 chauffes.
»
La solidité de cette voute est remarquable, j’imagine qu’il en est de même pour d’autres marques comme le Panyol construit avec des voussoirs (pièces réfractaires en forme de quartiers d’orange). J’habite dans le même département (26) que village de Larnage qui offre cette terre blanche hautement réfractaire, que l’entreprise Fayol exploite pour construire le Panyol. Cette terre blanche a une résistance pyroscopique supérieure à 1630°C. Pour rassurer le lecteur, on découvre avec bonheur que cette terre de Larnage et de Tain l’Hermitage produit aussi des vins superbes « Crozes-Hermitage », à déguster avec modération autour d’un four à bois …
Ces fours du commerce ont des voutes fines, efficaces, faciles à chauffer, durables, résistantes et leur inertie est suffisante. Leurs concepteurs les ont fait pour limiter leur poids, pour rendre possible la vente en kits. Mais ils ont à mon sens deux inconvénients :
1. leur prix d’achat ;
2. La difficulté technique pour un autoconstructeur désirant utiliser des briques pour bâtir son four à voute fine.
J’ai conscience que les autoconstructeurs ont aussi la possibilité de construire des voutes fines (en béton réfractaire par exemple), mais je ne parlerai que de briques parce que c’est ce que j’ai utilisé pour bâtir le mien. Tous les membres du forum ayant réussi à bâtir des voutes fines ne manqueront pas de s’exprimer à leur tour.
Ce que je vais dire dans le message suivant n’est pas une « leçon » pour bâtir un four en brique, je ne suis pas spécialiste et encore moins théoricien de ce type d’ouvrage. Je suis un bricoleur qui fait beaucoup d’erreurs et qui les exploite pour faire un peu mieux le prochain coup. Mes propos sont donc critiquables et méritent d’être améliorés grâce à l’expérience des autres membres du forum. Je crois, toutefois, que le récit de nos essais et de nos erreurs rend service et fait gagner du temps à ceux qui démarrent ce type d’aventure. C’est bien ce que ce forum a toujours réussi à faire, je continue à fouiller le trésor d’infos qu’il contient, je n’en ai pas encore fait le tour. Un jour on pourra reparler de sa lisibilité, j’ai découvert que Fran avait commencé à faire une compilation de bonnes idées à base « copier/coller » c’est bien évidemment un beau projet à développer …
A suivre …
Modifié en dernier par JJM le lun. févr. 25, 2019 09:17, modifié 3 fois.
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par JJM »

Voute épaisse, voute fine,suite …
Je dois, tout d’abord, rappeler que les briques de mon four ont été bâties avec du mortier de terre crue. Terre prélevée à 40 cm dans mon jardin (moins de densité de résidus végétaux), trop argileuse pour être utilisée pure, elle aurait beaucoup trop de retrait au séchage. Pour analyser son taux d’argile j’ai utilisé la sédimentation (voir schéma de d’Ornano) :
[img][/img]

Moitié eau moitié terre, agiter, laisser reposer, agiter encore, laisser reposer longtemps. Mesurer la proportion d’argile. Pour diminuer cette proportion dégraisser la terre avec du sable de rivière jusqu’à obtenir entre 15 et 20% d’argile (moi : 17% soit 2 volumes de terre et 3 volumes de sable). C’est l’idéal pour que la terre soit encore collante pour que les briques ne glissent pas (tant que la rangée n’est pas terminée et que l’on utilise un gabarit tournant). Entre 15 et 20% d’argile le retrait au séchage est minime.

L’utilisation de briques imposerait-elle une voute épaisse ?
Le four Grand-Mère de Momo est bel et bien bâti avec des briques mais elles sont posées à plat afin que leurs 4 cm d’épaisseur, ajoutés à 4 cm de béton réfractaire réalisent une voute fine. Personnellement je ne saurais pas réaliser une telle voute, qui résiste aussi bien que celle de Momo. La façon de faire tenir ces briques semble très technique et réalisée dans les conditions professionnelles auxquelles nous n’avons pas accès.
Les briques traditionnelles imposent des contraintes.
[img=center] [/img]
Lorsqu’elles sont posées pour porter du poids, (comme sur la photo de cette fenêtre), le sens de pose s’impose ; c’est la façon de poser la plus solide.
La charge qu’elles soutiennent peut être très importante, mais ça ne fonctionne que si ce cintre est parfaitement calé sur les côtés, la pression de ce qu’il porte est reportée sur les murs latéraux. Toute défaillance du calage latéral annonce l’effondrement. Mais, bien calées latéralement : plus il y a du poids ; plus les briques sont serrées entre elles.
Ce n’est pas le cas des briques d’une coupole de four ;
- elles ont peu de poids sur le dos pour les resserrer,
- on les charge en chaleur, leur dilatation ayant tendance à les repousser vers l’extérieur (provoquant les fissures bien connues).
- Elles ne bénéficient pas du même type de calage latéral (sauf la voute de porte qui, elle, est calée de chaque côté).
C’est S. d’Ornano qui nous informe sur les tensions d’une voute de four dans son « Petit traité sur la construction des fours à pain »
Selon cet auteur, la coupole d’un four aurait plusieurs sortes de blocage des briques qui seraient en interaction :
1. un blocage pour chaque rangée de briques : pas de calage latéral comme on l’a vu sur l’image de la fenêtre, mais un autoblocage de la rangée qui se referme sur elle-même.
2. Un blocage de l’ensemble des rangées entre-elles : la nième rangée ayant un diamètre un peu plus petit que la précédente et une pente un peu plus forte vers l’intérieur.
A suivre
Modifié en dernier par JJM le lun. févr. 25, 2019 09:18, modifié 3 fois.
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par JJM »

Voute épaisse, voute fine,suite …

Le blocage de chaque rangée de briques
Je tente d’illustrer cette spécificité de l’autoblocage d’une rangée fermée sur elle-même en utilisant des images de d’Ornano et des photos de mon propre four.
[img=center] [/img]
Les premières rangées ne sont pas complètement refermées sur elles-mêmes à cause de l’ouverture de la porte. C’est le mur de façade qui garantit le blocage, interdisant aux briques la possibilité de descendre (associé au mortier du montage qui a surtout pour rôle de maintenir l’orientation de la brique afin qu’elle conserve son contact avec ses deux voisines). On pourrait espérer que ce mortier maintienne nos briques par « collage », ce serait sans compter sur les dilatations et les chocs thermiques qui se chargeront d’imposer leur loi. Résister à ces dilatations semble impossible ; le « calage » des briques (qui ne serait pas un « collage ») garantit paradoxalement le maintien de la stabilité de l’ouvrage en laissant du « jeu dans la mécanique ». Que le montage soit réalisé avec un mortier réfractaire, avec un mortier de chaux ou à la terre, il semblerait que la première forte montée en température crée les espaces de dilatations nécessaires ; les fameuses fissures. J’ai personnellement choisi de faire un montage à la terre argileuse dans le but de plutôt favoriser une multitude de micro « jeux mécaniques » mieux répartis sur l’ensemble de la coupole. Plusieurs membres du forum conseillent de placer du papier sulfurisé sous la première rangée du four. C’est une très bonne idée car c’est un endroit qui s’échauffe plus tardivement que les rangées du haut, ça permet au bas de suivre plus facilement le mouvement du haut.
A noter qu’il ne faut pas négliger le rôle du mur de façade dont on a bien besoin pour le blocage de notre rangée ; son bon dimensionnement est important, il reçoit probablement une poussée non négligeable. La place de la porte par rapport à la circonférence de la sole joue à coup sûr un rôle dans le maintien du calage des rangées (d’Ornano propose de placer la porte sur la tangente de la sole).

Une fois la porte dépassée par la hauteur des rangées, celles-ci se suffisent à elles-mêmes pour réaliser leur autoblocage.
[img=center] [/img]
Chaque rangée est donc bien une voute, très spéciale, quasi horizontale mais penchée vers l’intérieur, à stabilité de forme, à géométrie variable (dilatation entre le froid et le chaud ; peut-être de l’ordre d’une fraction de millimètre ; ne pas s’attendre à la voir bouger …).
Ce type de montage des briques place leur petite face du côté du feu et impose donc une voute épaisse (22 cm pour mon four).
[img=center] [/img]
Je vois un avantage à ce choix de l’orientation des briques (petite face vers le feu) pour la stabilité de la coupole. Les joints de montage (mortier réfractaire, mortier de chaux ou terre), qu’ils soient entre les briques des rangées ou entre les rangées entre elles, sont des éléments plus menacés par les chocs thermiques que des briques qui sont déjà cuites à très haute température, bien supérieure à celles de nos flambées. Plus ces joints sont éloignés du feu, moins ils souffriront. De plus, à résistances à l’écrasement égales, la loi des leviers fera que la cale plus éloignée de l’axe de rotation subira moins de pression qu’une cale proche de cet axe.
Sur l’image ci-dessous, la voute serait fine mais les joints seraient placés dans de moins bonnes conditions (au niveau chocs thermiques et écrasement).
[img=center] [/img]


Le blocage des rangées de briques entre elles

Sébastien d’Ornano nous propose une illustration de ce deuxième type de blocage par empilement de rangées de plus en plus penchées vers l’intérieur jusqu’à la clé de voute qui porte bien son nom …
Il appelle ces « rondelles » des couronnes tronconiques.
[img=center] [/img]
Cet empilement reproduit un deuxième type de voute particulier que l’on appelle coupole : une demi-sphère un peu écrasée.
Quelle magnifique construction : une somme de voutes tronconiques (rangées ayant déjà, individuellement, une stabilité de forme) formerait une super voute : la coupole qui offre une deuxième stabilité de forme à l’ensemble.
Les briques sont donc doublement coincées, par leurs voisines de rangée et par celles des rangées au-dessous d’elles et au-dessus d’elles.
A suivre …
Modifié en dernier par JJM le lun. févr. 25, 2019 09:21, modifié 2 fois.
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par JJM »

Voute épaisse, voute fine,suite …
Reste à observer les conséquences, des fissures ou microfissures des fours bâtis ainsi, sur la cuisson du pain. Un boulanger découvrant mon four m’avait posé la question : « est-ce que ton four est étanche ? ». Le manque d’étanchéité de la porte de mon four m’avait également alerté et j’ai évoqué ce sujet de l’étanchéité d’un four, nécessaire au moment de la production de buée (10 premières minutes de la cuisson), dans une autre partie du forum :
viewtopic.php?f=2393&t=11505#p180455
Je décris ici comment j’ai résolu, pendant la construction, le problème des microfissures. Pour un four jointé à la terre argileuse, j’ai préféré utiliser une autre façon de dérhumer le four.
Les briques ayant été peu humidifiées (trempage de quelques minutes seulement), et les joints de terre ayant un petit volume, j’ai éclairé mon premier petit feu une semaine après la pose de la clé de voute (attention, l’utilisation du gabarit tournant laisse le dessous de la voute se ventiler pendant tout le montage ; l’utilisation d’un tas de sable imposerait une attente plus longue). Le jour suivant un feu beaucoup plus important, avec l’intention de provoquer les microfissures « naturelles » de la coupole. Le mortier de terre crue n’étant collant que lorsqu’il est mouillé, il a laissé la coupole se dilater de façon uniforme, provoquant des fissures bien mieux réparties, invisibles à l’œil nu et plus équilibrées que les claquages ultérieurs lézardant la coupole. Commentaire qui me rassure : si le four s’était écroulé à ce moment-là, ce ne serait pas la faute de mon dérhumage musclé, c’est qu’il était mal construit … (il me semble entendre ceux qui toussent en me lisant ; pourquoi tu tousses Tonton ?)
Gonflée comme méthode … sauf que si la description, ci-dessus, du calage des briques est juste, alors la stabilité de forme garantit le maintien de la structure qui vient de gagner en mobilité.
Reste à réaliser l’étanchéité de la coupole
Ce sont des couches de terre (moins de 3cm d’épais en tout) qui vont empêcher la vapeur d’eau de s’échapper, sans être un obstacle à l’évacuation de l’humidité du four.
La première couche tartinée à la main, à peine sèche, un nouveau feu est éclairé pour que la dilatation de la coupole repousse un peu la couche de terre encore humide pour créer l’espace nécessaire à la voute chaude. Cette couche de terre se fissure, le four est utilisé ainsi plusieurs fois sans isolant.
S. d’Ornano dit : « Le mortier de terre crue s’applique en plusieurs passes. On attend que chaque couche fasse son retrait avant d’appliquer la couche suivante ; ainsi, chaque couche bouche les fissures de la couche précédente. On laisse chaque couche rugueuse pour améliorer l’accroche entre couches. »
J’ai recommencé 3 fois comme la première couche, en utilisant le four entre 2 couches. La 3ème couche est étanche.
Une couche de finition, plus souple, achetée (chez « AKTERRE » près de chez nous ; https://www.akterre.com/accueil.html ) garantit l’étanchéité.
[img=center] [/img]
C’est finalement de la laine de roche qui isolera le tout.

C’est efficace un four à voute épaisse ?
Alors, après avoir constaté que les fours à voute mince fonctionnaient très bien, même pour un utilisateur intensif, est-ce un inconvénient de bâtir, soi-même, un four à voute épaisse ?
On pourrait dire : les anciens ont fait comme ça, c’est donc mieux que ce qui est moderne. Méfiance avec cet argument, ils ont fait comme ils ont pu avec les matériaux dont ils disposaient.
Pour répondre à la question (est-ce un inconvénient de bâtir, soi-même, un four à voute épaisse ?) je réponds NON. Je propose un premier argument qui me semble important : « la technique de construction est accessible à un constructeur novice guidé par les membres du forum et/ou les infos disponibles dans ce même forum ». Vu le prix des fours du commerce et le plaisir de réaliser un si beau projet, si vous en avez envie, ne vous en privez pas.
Quand aux performances de ces fours je n’ai personnellement que le témoignage de l’utilisation de mon propre four, c’est un peu léger, mais tous ceux qui en ont un semblable peuvent témoigner à leur tour.
J’ai déjà évoqué le comportement de mon four dans une rubrique du forum : viewtopic.php?f=353&t=11989&start=90#p180275 ainsi que dans mon fichier de présentation du four. Je résume :
Mon four a une sole de 1,10 m de diamètre
Ecart de tps entre le départ du feu et le début de la cuisson : 2h40
Durée pendant laquelle j’alimente le feu : 1h20 (la voute est blanche depuis au moins ¼ d’heure quand j’arrête d’alimenter le feu)
Durée pendant laquelle je laisse la braise : 35 mn
Une fois la braise enlevée la sole est à plus de 330° (thermomètre laser) ; il faut attendre pour enfourner …
Moins d’une brouette de bois de pin pour le chauffer ainsi.
Les temps de chauffe sont raisonnables, la consommation de bois aussi.
Le pain est parfaitement cuit, mais en aucun cas je ne pourrais enchaîner d’autres fournées de pain comme le fait Momo, la température ayant trop baissé. Pour un usage domestique c’est bien suffisant. Je pense que si je devais faire plusieurs fournées il faudrait prolonger la flambée, la voute épaisse devrait pouvoir stocker suffisamment de chaleur, ce qui semble logique, c’est la bonne capacité de stockage des voutes fines qui est plus surprenant.
La qualité de la cuisson du pain dépend peut-être aussi de la présence des briques et de leur façon de « rayonner » sur les pains ; pour ceux qui sont intéressés par le rayonnement d’un four :
viewtopic.php?f=353&t=11989&start=90#p180275
Enfin, important, il fonctionne depuis un an et demi, une fournée de pain chaque semaine, rien n'a bougé, la voute vue de dessous est conforme aux photos du début.
Que vous ayez envie de construire ou d’acheter un four, il serait peut-être alors plus judicieux, pour un usage familial de bien choisir la bonne surface de sole plutôt qu’une voute épaisse ou fine.
Un trop grand four sera trop long à chauffer, nécessitera trop de bois. Un four trop petit sera parfois limite, mais à l’usage conviendra mieux qu’un trop grand … à débattre sur le forum …
Modifié en dernier par JJM le lun. févr. 25, 2019 09:29, modifié 2 fois.
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par Fran »

salut

une fois fini la lecture, on a oublier le début ou on se mélange les pinceaux . a deux ou trois reprise en lisant trop vite , j'ai compris l'inverse de ce qui était présenter influencer en plus par un changement d’échelle sur les photos :!camoufle:

pas grave on recommence depuis le début et on retrouve globalement ce qu'on préconise régulièrement ici

un sujet me semble avoir été "oublier" l'isolation . un four isoler correctement stocke mieux et donc restitue plus de chaleurs pour plus de fournées . l’épaisseur de la voute viendrait non pas en début mais plus en seconde position dans le phénomène
dis moi ce dont tu as besoin et je te dirais comment t'en passer :wink:
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par Momo »

Salut Jean Jacques,

Globalement d'accord avec ta belle synthèse.

Quelques précisions en vrac.

Les fours Panyol ne sont pas vraiment à voûte fine, un copain en a un, un 66x 99, épaisseur de voûte 15 cm.
Avec la couche de mortier pour couvrir le tout on est à 18 cm.

Après, les quantités de cuisson possible dépendent en grande partie de la quantité de chauffe.

Mon four de 8 cm, je le chauffe pendant 2h30, (mise du dernier bois à 2h 30.)

À ce moment-là, le thermomètre de milieu d'épaisseur de voûte est à 260, celui extérieur de voûte à 200.
À 3 h j'etale les braises, milieu de voute monté à 280, extérieur de voûte monté à 250.

à 3h30 je nettoie le four, très peu de braises, presque que de la cendre.
À 4h j'enfourne la première fournée de pain le four à 250 avec un thermo amovible posé au centre de la sole.
Au même moment le thermomètre au milieu de l'épaisseur de la voûte indique 260.
La sonde posée à l'extérieur de la voûte, recouverte par l'isolation, indique 280.

Je trouve très pratique le thermomètre de milieu de voûte associé à celui d'extérieur de voûte, ça permet de très bien voir l'évolution de la chaleur dans l'épaisseur de voûte, pendant la chauffe et aussi après.

D'ailleurs on y voit que la chaleur progresse lentement, dans la voûte.
Après l'allumage le thermomètre de milieu ne bouge que après 15 minutes, alors qu'il n'est distant que de 4 cm du feu.
Le thermomètre extérieur de voûte, lui, met 30 minutes pour bouger.

Mon four est performant parce que je chauffe toute l'épaisseur de la voûte pour y stocker une grande quantité d'énergie.

Si tu chauffe ton four de 22 cm, pendant 2h 30, tu y cuira sans problème une fournée, mais plusieurs ne sont pas possible, car entre temps la chaleur sur les premiers cm de la voûte , se sera progressivement diffusée vers le reste de la brique, en profondeur, on peut dire que la chaleur fuit dans l'épaisseur.

Mais si tu chauffe ton four de 22 pendant 4 h par exemple, et que la voûte soit à température dans toute son épaisseur, tu pourra cuire plusieurs fournées aussi.

C'est là qu'on voit que tout est question de choix selon l'utilisation prévue.

Si on ne veut cuire qu'une fournée, inutile de stocker trop d'énergie.
Et que va t'on cuire après 1 fournée de pain? Si c'est une fournée de brioches, dans mon cas par exemple, le four sera bien trop chaud et je vais devoir décaler la cuisson de brioches plusieurs heures.
Ou chauffer moins longtemps en prévision de ce fait.

Chez toi avec ta voûte de 22, et une chauffe mesurée, de 2h 30 , après une fournée de pain tu ne peux plus cuire de 2é fournée de pain, mais la température sera peut-être idéale pour enfourner directement à la suite les brioches.

Je déconseille souvent les briques de 22, car de mon expérience il ressort que voûte fine, 8 cm est déjà largement assez performant pour toutes utilisations.

Mais construire une voûte en briques de cette épaisseur n'est pas forcément évident, pour des questions de solidité mécanique que tu explique bien.
C'est pour ça que je préconise le plus simple, brique de 22 coupée en deux, ça fait une voûte de 11, c'est mécaniquement valable jusqu'à 120 de diamètre, sans problème, et suffit largement pour toutes utilisations.

Pour un diamètre plus grand il faut alors augmenter l'épaisseur.
SOMMAIRE ET RÉSUMÉ DU POST RESPECTUS PANIS
viewtopic.php?p=196055#p196055

mon sujet: viewtopic.php?f=1925&t=10812&start=225

mes vidéos: https://www.youtube.com/user/dodomo24/videos

Le clou qui dépasse attire le marteau
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par JJM »

Merci pour vos réponses,
Pour Fran :
C’est vrai que je n’ai fait qu’évoquer 2 fois « l’isolation » dans mon texte. J’avais décidé de ne parler que du montage avec des briques et de ses contraintes. C’était déjà bien assez long à lire…

Pour Maurice :
Merci d’avoir pris le temps de faire une réponse argumentée et instructive.
Très intéressante ta surveillance de la migration de la température dans l’épaisseur de ta voute.
Tu m’as convaincu. Pour m'aider à comprendre comment ta voute chauffe, j’ai schématisé ce que tu expliques (cliquer sur l'image c'est plus facile à lire).

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On voit bien que 30 mn après avoir retiré les braises, il n’y a plus de source de chaleur à l’intérieur de ton four, et la moitié la plus haute de ta voute monte encore en température, dépassant de 20° la précédente. J’ai bien compris qu’avec une voute plus épaisse, comme la mienne, la chaleur continuerait à monter plus haut en refroidissant le bas de la voute. Ta démonstration est incontestable.
Il faut rajouter que l’isolant joue alors pleinement son rôle, bloquant à ce niveau-là la chaleur, ce qui fait que cette couche bloquée à 280,°par l'isolation, va énormément ralentir le refroidissement de celle d’en dessous ; ça explique que tu puisses enchaîner 3 fournées.
C’est donc logique que tu proposes, pour ceux qui utilisent des briques, de les couper à moitié (11 cm) : bon compromis entre la conservation d’un montage solide et une voute plus facile à chauffer.
Je corrige donc les propositions que j’avais faites : pour un four de la taille du mien (110 cm de diamètre), une voute de 11 cm suffit. Si je devais recommencer, c'est ce que je ferais ...
Tu dis qu’au-delà de 120 cm il faut épaissir la voute, c’est vrai que lorsque le four grandit on est contraint d’aplatir la voute pour des problèmes d’uniformité de cuisson et les briques sont dans une position moins stable. Les vieux fours qui ont souffert s’affaissent au niveau de cet aplatissement de la voute.
Merci beaucoup pour ton aide.
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Fran
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Re: Un four au pays de la Clairette

Message par Fran »

je sait pas si les temps et les températures sont celles la , chaque four est différent la dessus , mais le principe est bien la
dis moi ce dont tu as besoin et je te dirais comment t'en passer :wink:
le plus difficile n'est pas le savoir , c'est de l'apprendre et de le transmettre
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