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Le moulin familial

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bricoltou
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Message par bricoltou »

Merci Fran. Je savais que ça t'intéresserait.
Pour la suite, ça ne sera peut être pas pour tout de suite. J'y passe mes nuits et il faut que je bosse aussi un peu le lendemain.
Modifié en dernier par bricoltou le mar. févr. 26, 2013 18:36, modifié 2 fois.
Il faut rêver très haut pour ne pas réaliser trop bas.
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jo 22
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Le moulin familial

Message par jo 22 »

Fran a dit : salut
j'avais fait une petite vidéo ou on peut voir justement les planchister en action ;
c'est les 2 énormes caisses( 2a 3 T env) pendues sur des cannes en rotin et qui n'arrêtent pas de secouer
Bonjour à Tous
Oui je m'en rappele d'autant plus que lors de ma visite chez notre ami Malicl celui ci nous a fait visiter un ancien moulin qui venait d'etre racheté par un artisan et lors de notre visite du moulin je me rappele très bien d'avoir vu ces fameux planchisters qui dès qu'on les touchait, bougeaient facilement malgré leur poids très élevé.
BRICOLTOU fais nous rèver encore longtemps avec la suite de ce reportage très intéressant.
Kénavo
Jo
Il n'y a rien d'impossible, il suffit de réfléchir

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bricoltou
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Message par bricoltou »

J'avais vu la vidéo de Fran. On change d'époque et de dimensions.
Il faut rêver très haut pour ne pas réaliser trop bas.
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bricoltou
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Message par bricoltou »

L'histoire de l'huile de noix commence par le ramassage. Puis les habitants de la région, qui avaient quelques noyers, venaient les porter au moulin. Là, pendant des veillées, les soirs d'automne, des volontaires se rassemblaient pour casser les noix. C'était une ambiance très conviviale ou on chantait, racontait des histoires, les potins du coin, en patois Périgourdin bien sûr. On ne parlait que le patois, jusqu'à ce qu'une loi débile l'interdise et interdise aux enfants de le parler à l'école sous peine de punitions. C'était la langue D'OC, l'Occitan de Frédéric Mistral et Pagnol, la même que dans le midi avec quelques nuances et différences. Des nuances dans le patois, il y en avait même entre un village et un autre pourtant séparés de seulement quelques kilomètres. Maman parlait encore le patois. Quelquefois elles rencontrait d'anciennes camarades d'école (lorsqu'on l'emmenait dans son pays)(encore l'an dernier, mais elle est partie en novembre notre petite maman). Je peux vous garantir que c'est comme le vélo. Quand on a appris, c'est pour toujours.
Mais je m'égare... revenons plutôt à nos noix. Chacun avait un petit maillet et d'un coup sec bien appliqué, cassait la coquille (sans l'écraser) pour en séparer la coque des cerneaux. Travail de patience, mais le temps ne comptait pas. Lorsque toutes les les noix étaient cassées, les cerneaux passaient au moulin.
[img]http://sm1.photorapide.com/membres/411/photos/vmc4td.jpg[/img] [img]http://sm1.photorapide.com/membres/411/photos/q88jyi.jpg[/img]
La meule n'était pas du même genre que celle utilisée pour le grain. Il y avait une meule gisante à plat, cerclée de bois, un peu comme dans un "baquet", et perpendiculairement, fixée sur un axe vertical, (directement actionnée par une roue horizontale ancêtre de la turbine quelques mètres plus bas),sur le même axe , une autre meule, qui pèse plus d'une tonne roulait sur la gisante. Ces meules sont formées d'un seule bloc de grès. Lorsque l'appareillage est en marche, tout le bâtiment vibre. Les cerneaux étaient ainsi écrasés entre les meules. Elles ne s'usaient pas ces meules, ou très peu et il n'y avait pas besoin de la rhabiller. Leur surface est lisse.
Un système de goupille permet de débrayer la meule de son axe. Cela avait l'avantage de conserver l'énergie de la roue horizontale (chez nous on l'appelle rouet) pour actionner la panelle ou le pétrin.
Après broyage par la meule, on obtenait une pâte qui était récupérée et mise dans la panelle.
[img]http://sm1.photorapide.com/membres/411/photos/24pq1a.jpg[/img]
La panelle est composée d'un foyer alimenté en bois par la petite porte du bas. Sur le dessus du foyer, il y a un chaudron en cuivre, tout rond comme un grand "cul de poule". Au centre du chaudron un axe terminé par une raclette en bois vient remuer la pulpe de noix qu'on y a préalablement versé. La raclette tourne assez lentement, simplement pour remuer la pulpe pour évaporer l'eau qu'elle contient. La température devait rester inférieure à 100 degrés (80° étaient l'idéal). Tout le savoir faire de mon grand père était de déterminer quelle était la bonne température, et à quel moment il fallait arrêter la chauffe, pour obtenir une belle huile blonde parfumée juste comme il faut. A la fin de l'opération, on obtenait une sorte de poudre grasse. On versait cette poudre dans une toile de jute grossière. Plusieurs étaient disposées l'une sur l'autre.
[img]http://sm1.photorapide.com/membres/411/photos/iodaa4.jpg[/img] [img]http://sm1.photorapide.com/membres/411/photos/bzys8q.jpg[/img]
On plaçait le tout dans une cuve sous la presse. Des cales en bois étaient disposées dessus pour bien répartir la pression. Lorsque tout était prêt on attrapait la grosse barre de fer (elle pèse pas loin de 50kg à elle seule) et par un mouvement de va et vient (la couronne métallique placée au dessus de la presse est un système de gros cliquet) on actionnait la vis de la presse. Il fallait être costaud. L'huile par la pression, était extirpée de la pulpe et coulait par le bec situé à la base de la cuve. Un trou dans le sol permettait d'y placer un grand récipient en cuivre pour récupérer l'huile qui était mise à décanter pour qu'elle soit bien claire et ensuite versée dans des jarres a oreilles en terre cuite. Chacun venait ensuite récupérer le volume d'huile correspondant au poids de noix déposé.

A un volume de noix, correspondait un certain volume d'huile. Lorsque l'extraction était terminée a la place de la pulpe, on obtenait une sorte de galette très compacte (tourteau) qui servait à nourrir les animaux. Les enfants appréciaient aussi ce tourteau. Ils l'appelaient nougat et c'était pour eux comme une friandise.
[img]http://sm1.photorapide.com/membres/411/photos/co5fkq.jpg[/img]
Actuellement le principe reste le même dans les huileries artisanales. On broie toujours les noix avec le même type de meules mais les presses sont hydrauliques. Les tourteaux résiduels ne contiennent plus une goutte d'huile et ressemblent à du carton très dur. Je pense que même les animaux ne peuvent en manger.
Voilà. La visite est terminée. La sortie est ici. N'oubliez pas le guide.
De temps en temps, je ne manquerai pas d'enrichir cette visite. La roue ou le rouet, par exemple.
J'ai tassé mes descrïptifs sinon il faudrait écrire un livre entier pour raconter l'histoire de ce moulin.
Modifié en dernier par bricoltou le lun. mars 25, 2013 04:19, modifié 2 fois.
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jean(fil de masse)
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Message par jean(fil de masse) »

Bonjour
merci pour cette descrïption détaillée et( très instructive.
Jean
Pour nos fours à pain:

Le réfractaire ,

n'est pas nécessaire


[thumbnail=center]http://imagizer.imageshack.us/a/img14/3526/logogifi.gif[/thumbnail]
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Fran
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Message par Fran »

+1 pour la visite
bricoltou
... revenons plutôt à nos noix. ...
on y est très attacher :smyley4:
Lorsque l'extraction était terminée a la place de la pulpe, on obtenait une sorte de galette très compacte (tourteau) ....
Les tourteaux résiduels ne contiennent plus une goutte d'huile et ressemblent à du carton très dur. Je pense que même les animaux ne peuvent en manger.
si si . en parallèle d'un moulin on trouve aussi une provenderie qui vas consommer les rebut du moulin et aussi d'autres produits bien sur dont justement ces fameux tourteaux .
c'est vrai qu'ils ont bien durci ces truc :lol:
dis moi ce dont tu as besoin et je te dirais comment t'en passer :wink:
le plus difficile n'est pas le savoir , c'est de l'apprendre et de le transmettre
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Momo
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Message par Momo »

merci merci
c'est un très beau cadeau que tu nous a fait là
Momo
SOMMAIRE ET RÉSUMÉ DU POST RESPECTUS PANIS
viewtopic.php?p=196055#p196055

mon sujet: viewtopic.php?f=1925&t=10812&start=225

mes vidéos: https://www.youtube.com/user/dodomo24/videos

Le clou qui dépasse attire le marteau
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Message par bricoltou »

Merci
Si ça peut servir, tant mieux.
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zib01
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Message par zib01 »

Salut merçi beaucoup pour ton reportage et quel chance tu as ,d'avoir un si beau moulin
[img]http://img225.imageshack.us/img225/7140 ... 6epkf2.gif[/img] [img]http://img225.imageshack.us/img225/7140 ... 6epkf2.gif[/img] [img]http://img225.imageshack.us/img225/7140 ... 6epkf2.gif[/img]
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Message par bricoltou »

Eh ben non, il n'est pas à moi. C'est mon grand frère qui en est le propriétaire maintenant. Le seul à avoir la possibilité de le restaurer.
J'ai quand même la chance de pouvoir y aller quand je veux. Malheureusement on ne peut plus y moudre le moindre grain de blé ou le plus petit bout de noix. C'est un petit musée d'une partie de notre histoire paysanne familiale. Nous sommes (jusqu'aux années 50) paysans depuis un nombre incalculable de générations, comme une grande partie de la population de notre beau pays de France.
Modifié en dernier par bricoltou le sam. mai 12, 2012 00:44, modifié 1 fois.
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Message par françois »

Bonjour
Merci beaucoup pour ces explications illustrées, c'était passionnant
François.

Plus on est de four, plus on ri
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zib01
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Message par zib01 »

Malheureusement on ne peut plus y moudre le moindre grain de blé ou le plus petit bout de noix.
Pourquoi vous avez perdu le droit eau ? ce qui serait dommage
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Message par bricoltou »

Non, mais mon frère n'a tout simplement pas restauré le moulin dans ce but. Il l'habite et le garde comme un bel objet. De plus c'est une bagarre incroyable pour retrouver le cours normal de la rivière qui l'alimente, les agriculteurs l'ayant détournée et ayant creusé de nombreux réservoirs (petits étangs) pour arroser leurs plantations. L'administration ne fait rien pour arranger les choses.
Il faut rêver très haut pour ne pas réaliser trop bas.
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Four à Patt
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Message par Four à Patt »

Bonjour Bricoltou,
Je ne t'ai pas encore remercié pour ce reportage, je l'ai lu avec beaucoup d'intéret et j'ai appris pas mal de chose.
Merci et quelle bonne idée tu as eu!
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malicl
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Message par malicl »

Bonjour,
Je découvre! c'est magnifique! un seul regret, on voudrait pouvoir rentrer dans les photos pour visiter.
Si cela n'a pas déjà été fait, avec ta somme de connaissances sur ce sujet, tes photos et l'amour pour ce moulin qui sessort de tes messages, tu aurais matière à faire un superbe petit livre. Je suis même sur que le Conseil Général pourrait t'aider à le publier.
La mémoire locale t'en serait reconnaissante.
En tous cas merci pour cette belle visite.
malicl
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